Les textiles connectés et intelligents ont un potentiel d’application considérable. Une équipe du Centre de Microélectronique de Provence de l’école des Mines de Saint-Etienne a développé des procédés innovants pour réaliser des textiles connectés.
Pour réaliser ces textiles connectés, les chercheurs en bioélectronique ont puisé leur inspiration dans une technique ancestrale de coloration des kimonos : la méthode Yuzen.
L’objectif n’étant plus de peindre un motif sur un kimono, mais de rendre une partie d’une étoffe conductrice, le colorant a été remplacé par un polymère organique conducteur : le PEDOT:PSS.
Pour l’appliquer, il est avant tout nécessaire de réaliser un pochoir. Un film de polyimide est découpé au laser pour former une bordure du motif voulu qui servira d’électrode.
Le périmètre ainsi défini est recouvert de PDMS liquide, un polymère hydrophobe, qui ne se mélange donc pas avec des produits aqueux. La pièce de textile est ensuite déposée sur cette double couche.
Le tissu va alors absorber le PDMS (incolore), transposant le pourtour du motif recherché sur le tissu. Le film de polyimide est ensuite retiré, et le PEDOT:PSS liquide peut alors être appliqué sur le textile qui absorbera le polymère conducteur.
Comme PEDOT:PSS est une substance aqueuse, elle reste confinée dans la zone délimitée par la barrière de PDMS hydrophobe. Le textile est ensuite chauffé pendant une heure pour solidifier les polymères et finaliser leur intégration dans les mailles.
La zone conductrice de PEDOT:PSS « peinte » sur le tissu est ainsi prête à servir d’électrode.
Carnot M.I.N.E.S I Centre de Microélectronique de Provence, Ecole des Mines de Saint-Etienne
Esma Ismailova I Maitre de Conférences, HDR (Associate Professor)
